• Jamais Sans Toi - Chapitre 1

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    - Il vous reste à peine un an à vivre, Mlle Myers. Dix mois, exactement.

    Je me fige. Mes doigts se crispent sur ma robe, si fort que leurs jointures en blanchissent. Je pâlis soudainement et mon coeur bat la chamade. Je ne trouve aucune réponse à la terrible phrase de mon médecin.

    - Mlle Myers ? Vous allez bien ? Vous êtes toute pâle.

    Bien sûr que non, je ne vais pas bien! Qu'est-ce qu'il croit, que je vais sourire ? Que je vais bondir de ma chaise en hurlant de joie ? Non, évidemment. 

    Soudain, on toque à la porte. 

    - Entrez, rétorque mon médecin sans me quitter du regard.

    Je regarde le mur aux papiers peints jaune canari pratiquement déchirés. Ma mère entre, le sourire aux lèvres.

    - Alors ? L'examen s'est bien passé ? J'espère que l'état de Ween est stable, au moins, je n'aurai pas à m'inquiéter.

    Je ne répond rien. Mr Stevenson - mon médecin - parle à ma place.

    - Ne vous en faites pas, Mme Myers. Votre fille va très bien, annonce-t-il en souriant comme si de rien n'était.

    - Ah, tant mieux! Répond ma mère, soulagée.

    Au milieu de ce beau monde, je suis la seule à faire une tête d'enterrement. Ma mère fronce les sourcils et me fixe, l'air inquiet.

    - Qu'est-ce que tu as, Ween ?

    - Rien, répondis-je d'une voix cassée. Tout va bien, on peut rentrer.

    - Viens, ma chérie.

    Je me lève en époussetant ma courte robe qui m'arrive à mi-cuisse. Avant de rejoindre ma mère, je fais volte-face.

    - Au revoir, Mr Stevenson.

    - Au revoir, Mlle Myers. Mme Myers, répond-il, l'air solennel.

    Ma mère lui adresse un signe de la tête, et referme la porte derrière nous. Une fois dans le couloir, elle fouille dans son sac.

    - Tu n'as pas vu les clés de la voiture ? Me demande-t-elle.

    - Non.

    Elle soupire et s'accroupit par terre. Elle vide son sac, mais constate avec peine que les clés n'y sont pas. Elle fouille dans ses poches, et au bout de quelques minutes, les clés sont trouvées. Nous nous dirigeons vers le parking de l'hôpital, mais j'avance très lentement, tout en fixant intensément le sol.

    - Ween ? Est-ce que ça va ? Je te trouve...pas comme d'habitude.

    Au bout de quelques secondes de silence, je réponds :

    - Tu sais...Le médecin m'a dit quelque chose.

    - Ah bon ?

    - Oui. Il m'a dit...qu'il me restait moins d'un an à vivre.

    Ma mère écarquille les yeux et laisse tomber ses clés à terre.

    - Hein ? Arrive-t-elle à articuler.

    - Ça ne me fait pas plaisir, mais c'est comme ça.

    Ma mère passe sa main sur son front. Elle a du mal à respirer, ça se voit.

    - Mais ne t'inquiètes pas, continuai-je, de toute façon, ma vie ne me plait pas.

    - Comment ça !? Ton père et moi t'offrons ce que tu veux depuis...depuis que tu es malade.

    - Mais ce n'est pas des objets matériels qui vont me faire plaisir, crois-moi. J'ai besoin d'amis. De rire. De m'amuser. Et je n'ai rien de tout ça.

    - Tu n'as pas d'amis ? Demande-t-elle en sanglotant. Je...je ne savais pas.

    En même temps, quand on passe son temps à faire la fête avec ses amis, forcément, on ne sait pas beaucoup de choses sur sa fille.

    - Eh bien voilà, maintenant, tu es au courant.

    - Tu veux changer de lycée ? Fait-elle, sincèrement anxieuse.

    Je secoue la tête doucement.

    - Non, ne t'en fais pas, ça va.

    - Tu es sûre ?...

    - Oui, oui.

    - D'accord...

    Ce disant, elle monte dans la voiture et branche la clé à la voiture. J'ouvre la portière et m'installe à la place passager. J'appuie mon menton sur ma paume, tout en regardant la fenêtre d'un air soucieux.

    Bientôt, je ne pourrais jamais plus voir ce paysage...

    Peu après, nous rentrons à la maison. J'attrape mon téléphone et je m'installe dans le canapé.

    - Ben alors ? Enlève ton manteau et tes chaussures, dis-je à ma mère sans quitter des yeux mon smartphone.

    - Non, je vais aller faire les courses, ça te dérange de rester seule deux heures ?

    Je soupire.

    - Oh là là...tu vas recommencer ? A chaque fois tu sors la même excuse : les courses. J'ai pas sept ans, je sais très bien que tu passes chez tes amis pour boire le thé au lieu d'aller au supermarché.

    Le visage de ma mère devient écarlate. 

    - Euh...N'importe quoi, bafouille-t-elle en regardant fixement le sol.

    Je ne réponds rien. Quelques minutes après, ma mère brise le silence.

    -...Bon, j'y vais.

    Ma mère ouvre la porte.

    - Et surtout, n'ouvre pas aux inconnus ! Lance-t-elle avant de claquer la porte derrière elle.

    - Mais oui, je sais...Marmonnai-je entre mes dents.

    J'attends une bonne dizaine de minutes pour être sûre que ma mère n'est plus dans le coin. Je mets mes bottes et je sors furtivement de la maison.

    Une fois dehors, je me promène dans la rue, et mes pas m'entrainent jusqu'à la plage près de chez moi. Je m'assois sur le sable fin. J'enlève mes chaussures et je les pose près de moi. Je tends mes jambes, afin que mes pieds trempent dans l'eau. Je regarde autour de moi ; mis à part les gens qui se promènent sur la côte, il n'y a pas une personne - excepté moi - qui pose un pied dans l'eau gelée. Je suis sans doute folle. En même temps, comment ne pas perdre la raison quand on apprend qu'il nous reste dix mois à vivre ?...

    A suivre...

    ~

    J'ai adoré écrire ce chapitre que j'ai terminé en quelques jours! Je pense que faire des chapitres assez courts serait une meilleure idée, pour ne pas faire décrocher le lecteur :-) Dites-moi ce que vous en avez pensé! C'est la première fois que je me lance dans une fiction, et je dois avouer que je suis plus douée pour lire que pour écrire hahah~


  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Février 2018 à 18:14

    Wouaaaah ! J'adore *^*

      • Lundi 19 Février 2018 à 18:35

        Merci beaucouuup <3

      • Lundi 19 Février 2018 à 19:14

        De rien !! *^* ♥

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